2. Les travaux d'hiver

Le rythme de ces travaux dépendait de l’arrivée du printemps : par exemple, si l’on avait le temps, on tournait haut-bas les échalas en bois, pour aérer et sécher la partie enterrée. Pour les minages–arrachages, on se doublait avec un ou plusieurs autres vignerons. Les souches étaient sorties à l’arrache-souche à levier, la terre portée de bas en haut avec la hotte et le chevalet. On labourait ensuite l’ensemble de la parcelle avec la charrue et le treuil. Le préposé au treuil devait veiller à stopper juste à temps, de manière à éviter l’arrachage de la boucle du câble ou le basculement de la machine.


Le véhicule universel des vignerons était le "tracasset", fabriqué à la Côte par la maison Martin. Il comportait à l’avant une banquette, servant également de coffre, où s’asseyait le conducteur, qui guidait à l’aide d’un guidon, comme un vélo.

A l’arrière, un pont à ridelles permettait le transport de matériel divers, et même de personnes, qu’on emmenait par exemple à la gare. Un moteur, placé sur le côté droit, actionnait l’essieu arrière, formé de deux roues, mais sans différentiel, ce qui rendait la conduite dans les courbes assez athlétique.



Le tracasset jouit actuellement d'une nouvelle jeunesse, puisqu'il donne lieu, chaque année à Epesses, à un championnat du monde haut en couleur. Il a également été à mis l'honneur dans une des scènes de la Fête des Vignerons de 2019.

Philippe
au
guidon !



Déjà pendant la fin du fossoyage, dès que les grappes étaient visibles, les femmes commençaient "l’éplanage", ou "ébourgeonnage". Cette opération, suite logique de la taille, visait à maîtriser la croissance de la vigne, naturellement très exubérante.

Les hommes commençaient les sulfatages, à la boille à sulfater puis, plus tard, à l’atomiseur. L’avènement de celui-ci a permis d’importantes économies de temps pour les traitements. En revanche, moteur récalcitrant, filtres ou gicleur bouchés ont causé de nombreux agacements et jurons.